sexta-feira, 3 de dezembro de 2010

Trabalho de Morfossintaxe

 

Les violences de ce week-end ont fait resurgir les articles de presse sur la banlieue. Tous ont commenté les faits jouant sur le champ lexical de la violence. Cette nouvelle poussée de violence révèle notre échec social et notre échec politique face à cette colère. 17 lois relatives à la violence urbaine ont été votées depuis 2002 et rien. La violence subsiste, voici l’échec du pouvoir Sarkozy.
Il ne faut pas généraliser cette violence en banlieue. La banlieue n’est qu’un mot tout comme la jeunesse. Il faut se pencher sur une échelle spatiale plus restreinte si l’on souhaite comprendre le malaise de ces quartiers, foyers épisodiques de troubles à l’ordre public. Inutile de préciser que ces quartiers qui sont une partie intégrante d’une banlieue ou d’une ville subissent une ségrégation autant spatiale que sociale.
Cette violence qui anime les 13 heures et les 20 heures est généralement dû à la mort d’un jeune ou de plusieurs jeunes (2005) qui étaient poursuivis par la police. Le drame concluant cette action, qu’elle soit bavure caractérisée ou simple accident, entraîne toujours un épisode de violence isolée et court.
Cette constante qui débute en 1981 avec les incidents des Minguettes marque l’échec des politiques nationales à comprendre le terrain local. Cette constante amplifiée depuis 2002 marque l’échec du système répressif sarkozyste.
Cet échec naît dans la stigmatisation continue de la banlieue. Nous proposons, par les médias, une image dévalorisante, dégradante de la banlieue et d’une partie de la population appelée « jeunes de banlieue ». Les médias en recherchant la déviance font des rapprochements implicites ou explicites entre « les jeunes de banlieue » et les problèmes sociaux. Les reportages de TF1 ou de France2 abordent uniquement ces points de vue. Un « jeune de banlieue » délinquant, un « jeune de banlieue » nageant dans le trafic de drogue et le « jeune de banlieue » islamisé.
La banlieue est constamment stigmatisée et encore cette fois-ci avec les évènements de Grenoble. Personne ne connaissait ce quartier en dehors des administrés. Aucun sujet sur ce quartier n’a été traité afin de le valoriser à l’image des petits villages de France que Pernault sublime. Ils parlent de la banlieue uniquement lorsque ça brûle, uniquement lorsque des évènements spectaculaires et dramatiques s’y déroulent.
Il est plus que temps d’engager une véritable réflexion sur nos banlieues, sur nos quartiers. On souhaite un Grenelle de la sécurité, je demande un Grenelle sur les banlieues.
Car, il faut en finir avec les clichés stigmatisants. Ils sont à l’œuvre des sentiments d’exclusion que ressent la population locale. Ce phénomène de ségrégation spatiale et sociale est amplifié par plusieurs facteurs.
Le premier facteur étant l’impression d’humiliation des « jeunes de banlieue » par les forces de police. Attention, aucun des « jeunes de banlieue » parle de brutalités policières ou de racisme, mais ils dénoncent les nombreux contrôles souvent arbitraires qui sont ressentis comme du harcèlement par le pouvoir en place. Si la police harcèle c’est l’État qui humilie.
Le deuxième facteur vient de l’image d’une population maghrébine incapable de s’intégrer. Ce qui est complètement faux. La population maghrébine représente une part marginal des banlieues. De plus, il s’agit d’une population ayant un taux élevé de mariages intercommunautaires et dont la fécondité est égale à la moyenne nationale. Enfin, cette population à un taux de femmes exerçant un emploi en augmentation.
Un troisième facteur de ségrégation sociale est la stigmatisation par le spectateur citoyen. Le téléspectateur se forge des préjugés par méconnaissance. Il ne connaît pas la banlieue ou du moins il connaît ce que l’on souhaite lui faire connaître soit par les médias soit par les lois répressives. De ce fait, l’État créer une mise au ban symbolique. Cette mise au ban entraîne la méfiance de l’employeur vis-à-vis d’une population issue d’un quartier. Cette méfiance augmente le taux de chômage déjà élevé et conduit à l’exclusion sociale. Cette méfiance est aussi partagée par les commerçants qui sont réticents à s’installer dans ces quartiers, ce qui amène à exclusion économique.
La suppression de la carte scolaire a achevé cette exclusion sociale puisque les classes moyennes ont fuit la mixité sociale. L’école est devenue un facteur important de la ségrégation sociale. Le succès des écoles privées ou confessionnelles affirme la perte de confiance dans l’école de la République. Fini les écoles privées pour les mauvais élèves, maintenant c’est l’école publique qui s’en charge, préférant laisser le privé accueillir les bons éléments.
Nicolas Sarkozy ne fait qu’alimenter le feu du problème, il attise les braises du Kärcher et de la racaille. Cette politique est un échec car elle n’a pas résolu la détresse sociale et psychologique qui gangrène la banlieue. Cet abandon par le pouvoir est criminel. Pour toute réponse nous supprimons la police de proximité et injectons des millions d’investissements dans la pierre alors que nous devons investir dans l’humain. L’émergence de la violence urbaine en banlieue révèle une crise profonde de l’État traduite par la perte de confiance et de rayonnement par le citoyen.


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Monsieur Madec,
En tant qu’habitant de Seine-Saint-Denis, je dois reconnaître une certaine acuité dans votre analyse. En pointant les médias et l’Etat, vous désignez les responsables principaux de la persistance des violences en banlieue.
Je considère en effet les médias comme les premiers responsables des problèmes qui existent en banlieue, car ils n’ont de cesse de véhiculer une image péjorative de la jeune population qui y vit.
Par conséquent, un certain nombre de personnes, qui ne connaissent pas la banlieue, ne peuvent se forger une opinion sur les quartiers sensibles que par l’intermédiaire des images ou des nouvelles que répandent les médias. Et, de ce fait, ces personnes viennent à lier les problèmes sociaux qui règnent dans les quartiers difficiles à tous les jeunes qui y vivent.
C’est bien regrettable, car cette persécution des médias vis-à-vis des jeunes des quartiers sensibles crée une véritable fracture sociale et un grave choc d’opinion : à la peur grandissante des « personnes extérieures»  à la banlieue s’oppose le développement d’un sentiment de fatalité et de colère des « jeunes de banlieue»  !!
Autre grand responsable : l’Etat. Nicolas Sarkozy ne vient dans les banlieues dites « sensibles»  que pour passer ses messages de fermeté et de lutte contre la délinquance. Il ne fait que mettre de l’huile sur le feu, sans apporter de solution, en termes d’éducation ou de prévention, pour éradiquer durablement la violence en banlieue.
Mais si l’on se souvient que le Président, peu avant son élection, déclara dans le magazine Psychologies de mars 2007 que nos actes s’expliquent bien mieux par des facteurs génétiques que par notre environnement ou notre éducation, on ne peut en aucun cas être surpris par son attitude. Pour lui, les « jeunes de banlieue»  sont donc programmés dès la naissance pour être violents et incompétents, donc il ne sert à rien de leur apporter les moyens de réussir leur vie.
Heureusement, la réalité est tout autre. Les banlieues regorgent de certaines richesses dont le développement pourrait apporter beaucoup à la France. Mais les médias et l’Etat se privent bien d’en parler.
Pourquoi ne fait-on pas de reportage sur le parc Biocitech situé à Romainville, par exemple ? S’il était plus médiatisé, ce parc d’entreprises spécialisées en biotechnologies pourrait attirer de nouveaux investisseurs ou encore faire naître chez les jeunes franciliens de nouvelles vocations !! Ce parc pourrait devenir un pôle technologique de premier plan au niveau national, et peut-être même au niveau mondial, si l’Etat apportait son soutien.
La question des médias sera donc, à mon avis, nécessaire à aborder dans l’atelier-débat que Marianne Louis tiendra à la rentrée sur le thème : « Faut-il avoir peur de la banlieue ?» 
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Des Questions
1) Lisez le premier texte et réfléchissez sur le champs lexical utilisé par les médias pour parler de la banlieu en France.  Quel est le problème de ce champs lexical selon le senateur socialiste ? 
2) Qu’est-ce que vous pourriez dire à propos de famille de mots en lisant ces deux textes ? (faites attention aux 5e et 6e paragraphes du premier texte pour donner des exemples d’une famille de mots)
3) Dans la ligne 17 du premier texte, vous avez le mot « sarkozyste ». Qu´est-ce que vous pourriez dire sur ce mot en considérant la formation de mots par dérivation.
4) Choisissez d’autre mots des deux textes pour exemplifier les trois possibilités de formation des mots par dérivation (suffixe, préfixe)
Préfixe + racine
Racine + suffixe
Préfixe + racine + suffixe
5) Dans la ligne 61 vous avez le verbe « gangrène » (présent, 3e  personne du singulier). Est-ce que vous pourriez considérer ce mot comme une figure de langage ? Laquelle ? Pour quoi ?
6) Dans la ligne 10 du 2e texte vous avez l’expression « vis-à-vis ». Cette expression peut être considérée comme une expression figée ? Pourquoi ? Est-ce qu’on peut dire le même sur l’expression « jeune de banlieue » utilisée dans le premier texte ? Expliquez.
7) Dans la ligne 1 du premier texte vous avez le mot « week-end ». Comment pourriez-vous expliquer la présence de ce mot dans un texte écrit en français ? Pensez à la formation des mots du français pour répondre cette question.